C’est en juillet 2020 que Clarisse, son conjoint et leurs quatre enfants ont posé leurs bagages à Dartmouth en Nouvelle-Écosse, un choix longuement réfléchi et préparé. La famille a choisi le Canada explique Clarisse « parce qu’on voulait que nos enfants grandissent dans un environnement où ils seraient acceptés et pour leur donner les meilleures chances de réussite. » Pourquoi la Nouvelle-Écosse? La famille, après tout, aurait pu s’installer n’importe où au Canada. « On cherchait une province « familiale » où les gens prenaient le temps de vivre. On a trouvé de l’air pur, de beaux paysages, des gens accueillants et des francophones très vibrants. »
Renseignements pris avant de quitter le Cameroun, la famille savait qu’il existait sur place des programmes et des organismes pour faciliter l’intégration des nouveaux arrivants francophones, ce qui les a, en effet, beaucoup aidé.
Le mari de Clarisse a eu la chance de pouvoir continuer son activité, de chez lui, en Nouvelle-Écosse, mais elle reconnaît que, pour sa part, elle a eu « un peu de misère » à trouver du travail dans son domaine. En fait, elle explique que c’est dans le réseau francophone qu’elle a enfin trouvé sa première expérience d’emploi conforme à son expertise – les ressources humaines.
Elle ne cache pas non plus qu’elle et son conjoint avaient au départ des craintes par rapport à l’adaptation de leurs enfants à l’école. « En fait, les enfants se sont sentis attendus et accueillis. » Leur plus grande surprise a sans nul doute été lorsqu’un d’entre eux a dû faire face à des comportements racistes à l’école. « J’ai été immédiatement informée, » explique-t-elle, « tenue au courant de la procédure, j’ai vu mon fils pris en charge et, pour la première fois, je l’ai vu sortir de sa coquille. J’ai même vu ses camarades se lever pour le défendre. On ne s’y attendait pas! »
Arrivée en plein été, la famille a été surprise par le premier hiver. « Quand on vient d’un pays où on pense que 20 degrés c’est froid, ça a été un choc, » confirme Clarisse qui ajoute que ce n’est plus qu’un lointain souvenir. « Il y a quatre ans on se baladait avec de gros manteaux, aujourd’hui il nous arrive de sortir sans gants ou sans bonnet. »
Pour la famille, comme pour beaucoup d’immigrants, la question de la langue était essentielle. Les parents tenaient à ce que les enfants ne perdent pas leur français, tout en ayant la possibilité d’apprendre l’anglais, un élément indispensable en Nouvelle-Écosse comme presque partout au pays.
Les conseils de Clarisse :
- Se préparer à un certain niveau d’incertitude, au début.
- Être patient et se rapprocher de tous les services francophones.
- Ne pas hésiter à poser des questions et à demander de l’aide
Clarisse encourage les immigrants potentiels à choisir la Nouvelle-Écosse, une province qui selon elle donne la chance aux nouveaux arrivants « de faire la différence dans la communauté francophone et acadienne de la province. »